Il y a 100 ans : Quand le président de Harvard a déclaré que la discrimination des Juifs dans son université était BONNE pour les Juifs

La réponse de Lowell était que limiter le nombre de Juifs dans les universités était bon pour les Juifs.

La logique est alambiquée et reconnue à l’époque comme étant absurde, mais c’est ainsi que pensent les antisémites qui ne se considèrent pas comme des antisémites.

L’échange de lettres a été publié dans le New York Times et diverses publications juives en juin de cette année. Voici la réponse initiale de Lowell :

» Cher M. Benesch : Inutile de vous avertir de ne pas croire tout ce que vous voyez dans les journaux. Comme un collègue me l’a dit hier, il n’y a peut-être aucun corps d’hommes aux États-Unis, principalement des Gentils, avec aussi peu de sentiment antisémite que le personnel enseignant de l’Université de Harvard. Mais le problème auquel sont confrontés ce pays et ses établissements d’enseignement est un problème difficile, et dont j’aimerais beaucoup vous parler. C’en est une qui met en jeu les meilleurs intérêts à la fois du collège et des Juifs, car je me sentirais très mal de penser que ceux-ci ne coïncident pas.

Il y a malheureusement un sentiment antisémite qui grandit rapidement dans ce pays, provoquant – et sans doute en partie causé par – un fort sentiment racial de la part des Juifs eux-mêmes . Dans de nombreuses villes du pays, les clubs de gentils excluent complètement les juifs, qui forment leurs propres clubs. Les écoles privées excluent les Juifs, je crois, et donc, nous le savons, les hôtels. Tout cela me paraît lourd de très grands maux pour les Juifs, et de très grands périls pour la communauté.

La question n’est pas née ici, mais a été apportée d’Europe, surtout des pays où elle existe depuis des siècles. La question pour ceux d’entre nous qui déplorent un tel état de choses est de savoir comment il peut être combattu, et surtout pour ceux d’entre nous qui sont liés aux collèges, comment il peut être combattu là-bas – comment faire en sorte que les Juifs se sentent et soient considérés comme partie intégrante du corps étudiant. Le sentiment antisémite parmi les étudiants augmente, et il grandit en proportion de l’augmentation du nombre de Juifs.

Si leur nombre devenait 40 pour cent du corps étudiant, le sentiment de race deviendrait intense. Quand, d’autre part. le nombre de Juifs était petit, l’antagonisme racial était petit aussi. Un tel sentiment racial parmi les étudiants tend à empêcher les intimités personnelles sur lesquelles nous devons compter pour atténuer le sentiment antisémite.

Si chaque collège du pays acceptait une proportion limitée de Juifs, je soupçonne que nous devrions faire beaucoup pour éliminer le sentiment racial parmi les étudiants et, à mesure que ces étudiants s’évanouissent dans le monde, l’éliminer dans la communauté.

Cette question est avec nous. Nous ne pouvons pas le résoudre en l’oubliant ou en l’ignorant. Si nous ne faisons rien à ce sujet, les préjugés risquent d’augmenter. Certains collèges semblent avoir répondu à la question par la méthode indirecte, que nous ne voulons pas adopter. Il ne peut être résolu que par une coopération entre les autorités du collège et les Juifs eux-mêmes. Les Juifs ne seraient-ils pas disposés à nous aider à trouver les mesures les mieux adaptées pour empêcher la croissance du sentiment racial parmi nos étudiants, et donc dans le monde ?

La première chose à reconnaître est qu’il y a un problème – un nouveau problème, auquel nous n’avons jamais eu à faire face auparavant, mais qui s’est propagé avec l’immigration de l’Ancien Monde. Une fois que la nature de ce problème est bien comprise, la question suivante est de savoir comment le résoudre dans l’intérêt des Juifs, ainsi que de tous les autres.

Sincèrement votre,

A. LAWRENCE LOWELL. »

Lowell dit que haïr les Juifs fait naturellement partie de l’être humain. Plus il y a de Juifs, plus il y a de haine. Si seulement il y avait moins de Juifs, alors l’antisémitisme pourrait être limité.

En fait, comme l’a souligné M. Benesch dans sa réponse, s’il n’y avait pas du tout de Juifs, cela résoudrait le problème, n’est-ce pas ?

Le dernier paragraphe dit tout. Trop de Juifs sur le campus est le problème, et Harvard cherchait une solution – et en a trouvé une : les discriminer.

Les gens utilisent une logique alambiquée similaire pour justifier le sectarisme aujourd’hui, et ils sont tout aussi certains qu’il n’y a pas de préjugés dans leur corps. Et dans cent ans, nous nous émerveillerons de la façon dont les gens intelligents d’aujourd’hui ont accepté la version actuelle de l’antisémitisme comme normale.

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