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Dans le récit conventionnel des origines des accords de Camp David de 1979, le président Jimmy Carter et son équipe chargée de la politique étrangère ont traîné Anwar Sadat, réticent, et encore plus réticent, Menachem Begin, à la table des négociations et les ont persuadés de parvenir à un accord. 

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Cette histoire émerge principalement, écrivent Gerald Steinberg et Zvi Rubinovitz, à partir des mémoires de plusieurs responsables américains. Mais des documents israéliens récemment déclassifiés brossent un tableau très différent de la situation, montrant notamment que Begin avait soutenu la paix avec l’Égypte dès 1967 :

[Pendant la période de Begin] en tant que membre du gouvernement d’union nationale créé juste avant la guerre de juin 1967,. . . le cabinet, dirigé par le Premier ministre Levi Eshkol, a approuvé la formule “terre contre paix” pour l’Egypte et la Syrie, et Begin. . . se sont associés pour approuver ce cadre. Il a répété cette position à de nombreuses reprises, soulignant l’importance d’un traité complet, par opposition aux accords partiels ou à la non-belligérance, qui, selon lui, n’apporterait pas à Israël la pleine légitimité requise. En 1970, Begin démissionna du cabinet et reprit la direction de l’opposition, citant le gouvernement [abandon de ces conditions].

[Dans les mois qui ont précédé Camp David], les efforts de Carter pour impliquer l’Union soviétique [dans les négociations entre l’Égypte et Israël] ont aliéné les deux dirigeants, qui ont fait la même cause en contournant Carter. Sadate avait récemment expulsé l’armée soviétique d’Égypte et l’expérience de Begin en tant que prisonnier du Goulag laissait une hostilité qui perdure toute sa vie. Tous deux considéraient que le rôle potentiel de Moscou était entièrement anathème. Les deux dirigeants étaient également préoccupés par les efforts américains visant à résoudre l’ensemble du conflit du Moyen-Orient, notamment la venue du dirigeant palestinien Yasir Arafat et du président syrien Hafez al-Assad,. . . échouerait et empêcherait également la conclusion d’un accord de paix bilatéral. 

Ce n’est qu’après avoir progressé dans leurs propres négociations que le Caire et Jérusalem ont demandé l’aide de Washington pour aplanir les détails.