En effet, malgré l’accord de paix et l’échange d’ambassadeurs, de nombreux Jordaniens considèrent Israël comme un État ennemi paria. Mais il s’agit d’un double jeu: l’hostilité ouverte à l’égard d’Israël est un outil que le gouvernement utilise pour maintenir sa popularité; mais dans les coulisses, les relations restent bonnes, à la fois pour préserver les relations avec l’administration Trump et pour assurer l’approvisionnement en eau et autres raisons qui sont gardées secrets.
Ainsi, malgré la rhétorique belliqueuse, le gouvernement jordanien est rationnel et a évité les déclarations hâtives susceptibles de torpiller l’accord, dont le royaume a cruellement besoin. De plus, une amende de 1,5 milliard de dollars est liée au contrat.
Le roi Abdullah de Jordanie n’a pas encore commenté l’affaire. Fin avril, les médias jordaniens ont annoncé qu’il analysait l’accord et qu’il déciderait de l’accorder ou de le geler.
C’est une période délicate pour les relations israélo-jordaniennes, et pas seulement à cause de l’accord sur le gaz. Le 28 octobre 2018, la Jordanie a décidé de se retirer des clauses de l’accord de paix qui autorisaient Israël à louer deux petites zones comprenant 1 000 acres de terres agricoles aux Jordaniens pour une durée de 25 ans.
Nous ne savons toujours pas si la Jordanie cherchera à imposer la pleine souveraineté sur ces zones ou si les parties sont en pourparlers pour résoudre le problème. Il est fort possible que l’accord sur le gaz et la question foncière soient étroitement liés.